Etre préparateur mental c’est accompagner un athlète à atteindre le plus haut niveau. C’est aussi l’accompagner à gérer l’après carrière que l’on nomme “la retraite sportive”. Et elle arrive tôt cette fin de carrière. En général entre 27 et 35 ans selon les sports.

Overflow fonde sa méthode accompagnement sur un double niveau d’expertise : la préparation mentale et psychologique d’athlète d’une part, et la pratique du coaching professionnel d’autre d’autre part.

Nous accompagnons les sportifs à tous les moments de leur parcours, et aujourd’hui nous abordons un sujet central : la fin de carrière sportive.

Car comme toute passion, celle du sport rend parfois la vue trouble, et la fin de carrière peut s’avérer très difficile. D’autant plus lorsque la passion est pratiquée à un niveau professionnel et qu’elle est devenue, bien plus qu’un métier, une raison d’être.

Comment continuer à nourrir son estime de soi quand on a été sous le feu des projecteurs et les applaudissements des supporters ?

Comment réinventer la suite de sa carrière, quand on a été un champion ?

On en parle aujourd’hui à travers l’expérience d’un client accompagné par notre entreprise.

Le sevrage du sportif.

L’addiction au sport n’est pas un mythe.

L’arrêt de la pratique d’un sport à haut niveau, de façon brutale, entraine un phénomène de manque qui a des impacts physiologiques et psychologiques. Habitué à des heures d’entrainements et des compétitions régulières, le sportif baigne en effet dans une mécanique hormonale à laquelle son corps et son mental sont devenus dépendants.

De nombreux sportifs blessés ou qui arrêtent leur carrière du jour au lendemain, en souffrent et connaissent les symptômes (dépression, irritabilité, agressivité, perte de sommeil ou au contraire fatigue chronique…).

Qu’il soit par choix ou non, l’arrêt de la discipline entraine des changements qui ne sont pas à prendre à la légère. Souvent sous-estimée par les sportifs eux-mêmes et les entraineurs, cet état de “manque” a pourtant de réels impacts sur le moral et l’état émotionnel du sportif à la retraite.

Aussi il est donc très important de bien anticiper sa fin de carrière sportive afin de pouvoir préparer ce sevrage progressif. Que se soit sur le plan physique ou mental, une retraite se prépare et s’organise.

“Lorsque j’ai pris la décision de tout arrêter j’étais en colère, déçu…je n’ai vu personne pendant de longues semaines. Je suis resté enfermé chez moi, j’avais l’impression d’avoir mal partout et des courbatures terribles alors que je ne m’entrainais plus. Sans parler des nuits blanches…” 

Il n’est pas rare de voir des sportifs tirer un trait sur leur carrière professionnelle, de façon brutale, souvent après un échec ou une déception très forte. Sans prendre un temps de recul, ni de faire appel à l’aide nécessaire pour se faire accompagner dans cette dynamique de changement. Une fin de carrière est une rupture : il faut être épaulé pour la préparer.

Quand c’est l’heure du “grand vide”.

 

“J’avais une routine impeccable, depuis l’âge de 17 ans : les entrainements quotidiens, les compétitions, les phases de repos. Tout était tellement bien organisé que le jour où j’ai quitté le milieu, c’est comme si ma vie s’était arrêtée, le grand vide quoi !”. 

 

Mettre fin à une carrière sportive c’est aussi mettre un terme à tout ce qui formait les repères quotidiens du sportif. Plus d’horaires, plus de suivi par un entraineur, plus d’objectif à court ou long terme, plus de motivation pour la  compétition…

Les athlètes évoluent habituellement dans un milieu très “fermé” pour leur assurer des conditions propices à l’excellence (centre de formation, clubs professionnels, centre d’entrainement de haut niveau). A l’intérieur de leur bulle règne un environnement maternant : on veille sur leurs performances et donc sur leur quotidien.

Santé, alimentation, sommeil, maux physiques et douleurs, démarches administratives, déplacements et organisation …de nombreux aspects de leur vie personnelle sont pris en charge ou facilités.

Alors quand sonne l’heure de la retraite, leur environnement complet qui est perturbé.  Il faut alors savoir s’adapter. Mais pas si facile, lorsque que depuis son enfance, tout a été très organisé par l’entourage familial et sportif de l’athlète.

S’ils ont eu des routines impeccables pendant des années, les sportifs de haut niveau sont démunis quand ils retrouvent “le retour à la vraie vie”.

Faire le deuil du regard des autres.

Etre un athlète c’est être sous le regard des autres, de façon quasi-permanente.

Depuis le plus jeune âge, le sportif est placé sous l’œil des entraineurs, des recruteurs, des managers. Les gestes et la technique sont observés à l’entrainement et en compétition, les positionnements et comportements sont analysés en vidéo, et la performance est regardée et mesurée.

Et il y a encore plus important : le regard des spectateurs, des supporters, des fans. Car chez l’athlète, c’est aussi le regard des autres qui dope la motivation et l’envie de gagner. Cet incroyable plaisir et la fierté de voir les spectateurs se lever, applaudir et être en joie.

Un athlète passe donc 90% de son temps à être observé et regardé.

“C’est à la fois pesant et nourrissant. Quand j’ai arrêté ma carrière de footballeur j’ai d’abord été soulagé, c’est lourd ces regards permanents. Puis j’ai ressenti une grande solitude, l’impression d’être transparent.”

En permanence observé, le sportif qui prend sa retraite fait également face à cette “petite mort” comme disent certains. Le regard des autres est devenu une sorte de nourriture affective et sociale.

Un accompagnement personnel peut également être nécessaire pour comprendre et accepter cette sensation “de ne plus être personne”, car le regard des autres sur soi s’est éteint.

L’accompagnement lors de la retraite sportive.

Être accompagné à se découvrir pour se reconstruire.

Les athlètes ne connaissent souvent rien sur eux-mêmes. Ni ce qu’ils aiment faire, et encore moins ce qu’ils souhaitent faire après. Ils ont été entrainé et préparé pour gagner dans leur domaine sportif.

“Il n’y avait rien d’autre à part le football. Je ne me suis jamais demandé ce que je voulais faire à part jouer au foot. J’avais l’impression que je ne savais rien faire d’autre”.

Les anciens athlètes se dirigent souvent vers un projet de reconversion professionnelle dans le domaine sportif dans lequel ils se sont construit.

Aller “trop vite” dans l’organisation de sa fin de carrière présente un risque : déplacer le problème à plus tard. Quel problème ? celui qu’on nomme vulgairement “la crise existentielle”.

“La crise de ne pas savoir “qui je suis”… je suis passé par là.. J’ai consulté un coach car je ne pouvais en parler à personne. J’ai pu éviter la descente aux enfers car sur les conseils de mon père j’ai été chercher de l’aide ailleurs que dans le milieu du football.”

En réalité, le milieu sportif compétitif apprend à l’athlète à faire. Faire les entrainements, les mouvements, les techniques, les stratégies, les exercices….

Depuis leur plus jeune âge ils ont donc une multitude de choses à faire mais il est rarement question de leur laisser du temps pour “être”.

“Qui je suis ?” C’est la question qu’ils se posent souvent quand la fin de carrière est déjà arrivée, et que leur enfance et adolescence d’athlète de haut niveau, ne leur a pas permis d’explorer leur individualité en dehors de leur sport. 

 Apprendre à savoir qui on est, pour reconstruire un autre avenir.

Une démarche de coaching pour les accompagner avant une reconversion.

Il est essentiel pour un sportif à la retraite de pouvoir réaliser un bilan de compétences. Cette démarche lui permet de faire le point et mettre en lumière ses connaissances et compétences. L’objectif est de construire un projet professionnel cohérent, motivant et en accord avec ses aspirations.

Mais en amont de cette étape, une démarche de coaching personnel peut être une première phase qui permet au sportif de se découvrir.

Débuter un parcours de coaching c’est dans un premier temps faire le point sur ce qu’on nomme : ses fondamentaux. Les valeurs, les besoins, les croyances et les limites de l’athlète sont mises sur la table, en toute confiance et avec lucidité. C’est l’occasion pour lui d’enfin exprimer ce qu’il souhaite, sans filtres ni masques.

Ensuite, nous déterminons, un objectif et un plan d’actions, qui lui permet de construire une dynamique de changement. La mise en mouvement, vers sa future carrière professionnelle évidemment mais également son projet personnel et familial.

Car c’est aussi une réalité : les athlètes professionnels contraints par leurs métiers, mettent souvent entre parenthèses sur vie affective, sentimentale, sociale et familiale.

Une retraite sportive n’est donc pas un moment facile si elle n’est pas anticipée, préparée et accompagnée.

Le soutien familial et du staff sportif de l’athlète qui met fin à sa carrière est un réel atout pour passer ce cap.

De nombreux professionnels qualifiés peuvent également accompagner les athlètes dans leur démarche : psychologues, coach professionnels, organisme de formations et autres experts de la reconversion professionnelle.

Un travail complémentaire est un gage de réussite afin que ce cap et les conséquences qu’il entraine soient considérées et prises en charge avec soutien et bienveillance.